La religion

Publié le par Amandine

La Religion

I - Caractérisation de la notion

La religion apparaît avec la prise de conscience de l'existence d'un lien entre le monde humain et un autre monde, un au-delà. L'homme religieux découvre qu'il est lié à des puissances supérieures.

"la religion commence par la conscience qu'il existe quelque chose de supérieur à l'homme" Hegel
 

Si ce lien existe, il est créateur de certains devoirs. On retrouve la thématique de la dette.

Le recueillement appartient au domaine de la vie intérieure. La subjectivité religieuse est animée par la foi, elle rend à son dieu un hommage où se mèlent l'adoration, la soumission et l'amour. La religion implique l'existence d'une autorité, avec ses serviteurs, sa hiérarchie.

Elle contribue à faire régner un ordre social.

II - Religion et société

Selon Durkheim, la religion exprime de manière déguisée la force de la collectivité. Toute communauté a absolument besoin de se persuader du bien-fondé de son existence. Les rites religieux et les rites qui les accompagnent seraient donc la manifestation de la façon dont une société se sacralise inconsciemment. La religion permet aux hommes de se rassurer, de se convaincre que l'existence de leur communauté n'est pas contingente, qu'elle a sa place dans l'ordre de l'univers.

La religion apparaît comme le phénomène social par excellence. Elle serait un ciment sans lequel aucune société n'a pu, jusqu'à présent du moins, exister. La religion est un phénomène culturel puisqu'il faut se représenter des puissances, mais elle a une fonction vitale.

Fabuler signifie créer des représentations qui remplissent une double fonction; redonner confiance dans la vie en niant que la mort soit un anéantissement total, et effrayer par la crainte de représailles ceux dont les désirs menacent l'unité et donc la survie du groupe. Il apparaît ainsi clairement que la religion a pour vocation de structurer la société et de la faire durer. [ à voir: le couple perturbation / fabulation]

Notre être serait complexe au point que nous ayons besoin de nous leurrer pour continuer à vouloir vivre.

III - Critique de la religion

Freud considère qie l'origine des croyances est une projection de la situation de tout enfant envers son père. La religion serait une expression déguisée de l'amour, de la crainte, et du besoin de protection que l'enfant éprouve envers ses parents > état infantile. Elle exprime un refus d'admettre l'irréductibilité de la mort, l'inéluctabilité de a souffrance, la dureté de la réalité.

Pour Marx, elle est un épiphénomène engendré par une situation injuste qui pousse les hommes à espérer qu'ils seront consolés dans l'au-delà de leur misère présente.

La tradition classique, celle du 17ème et du 18ème siècle a mis l'accent sur le rapport entre croyance religieuse et l'ignorance des lois rationnelles qui gouvernent la nature. Cet ensemble conduit à imaginer qu'il existe des puissances capables de nous châtier ou de nous être bénéfiques. Dès lors nous leur rendons un culte afin de nous attirer leurs faveurs.

La réponse de ces philosophes consiste toujours à défendre la connaissance rationnelle, scientifique des causes et des lois, contre les représentations issues de nos passions et amplifiées par notre imagination. La physique et la médecine sont donc les deux sciences maîtraisses dans la lutte contre les illusions religieuses.

IV - Le sentiment religieux aujourd'hui

1. La transformation de la croyance:

Jadis, la religion était la doctrine qui donnait et même imosait la vérité. Aujourd'hui, la vérité importe moins que "la nécessité du sens pour une conscience". Chacun cherche, essaye des formes de spiritualité sans se sentir obligé de respecter des dogmes. La morale n'est plus fondée sur le sacrifice et le devoir envers une autorité transcendante. Elle est devenue une quête personnelle. C'est l'âge des "religions à la carte" et par conséquent, le salut dans l'au-delà compte moins que l'obtention d'un bonheur ou d'un équilibre ici-bas.

2. L'athéisme:

L'athéisme est la négation de l'existence de Dieu opérée par le moi humain. L'autonomie de l'homme implique le refus de dépendre d'un être transcendant. En sommes, plus le moi gagne en puissance, plus l'idée d'un être supérieur décline. Il reste que ce moi semble dans certains cas passablement désorienté ce qui le conduit à puiser dans le stock des idées religieuses pour retrouver du sens. Mais cette "religion à la carte" est-elle encore une religion ?

Publié dans Philosophie

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