Platon - La République : L'action, l'éducation, s'orienter soi-même

Publié le par Amandine

Comment orienter l'action?

La vertu permet de définir l'idéal pour savoir comment orienter l'action, c'est-à-dire la cité (callipolis, du grec : cité belle/idéale)

Un idéal est un modèle vers lequel on tend mais qu'on atteindra jamais (asymptote). L'idéal nous guide vers le meilleur et influe sur le concret.

IDEAL # REVE # BUT

A propos de l'homme juste :

« [...] dans le cas où nous découvririons quelle est la nature de la Justice, est-ce que nous prétenderons aussi que l'homme qui est juste doit ne diférer en rien de cette nature prise en elle-même, mais bien avoir une nature de tout point identique à celle de la Justice? Ou bien nous satisferont-nous qu'il approche le plus près possible de celle-ci, (...) Nous nous satisferons comme cela, dit-il. - Un modèle, repris-je, voilà donc ce que nous avions en vue »

La question est de savoir si l'homme juste est identitique ou semblable à la justice. L'homme juste incarne la justice, c'est donc un rapport de ressemblance et non d'identité.

IDENTITE (= aucune distinctions) # SEMBLABLE (= points communs)

On appelle juste par abus de langage. Un être humain ne peut incarner un idéal au point d'être identique. La justice pour l'homme ou la cité a le statut de modèle.

Le monde sensible est le lieu de l'imperfection, du changement, de la dégradation, d'où l'impossibilité de réaliser l'idée identique à notre pensée (l'idéal). La réalisation est inférieur au modèle.

Seul l'âme, qui n'est pas physique, peut connaître les idées. Pour Platon, l'âme est divine, immortelle et immatérielle ; elle doit traverser un ensemble d'idées en vue de la purification.

Réaliser ce n'est pas produire une situation identique mais qui se rapproche.



Comment orienter soi-même?

Agir sans but semble impossible pourtant il existe des actes gratuits.

On peut renoncer à maîtriser son destin, on peut décidé de ne pas avoir de valeur = renoncer à imposer sa loi. Celui qui cède à toutes les tentations est ce que les circonstances font de lui, il n'est plus le sujet de ses actions. Mais celui qui décide de faire du renoncement une loi, développe finalement lui aussi un idéal, celui de ne pas avoir de lois. Pour Platon, la question est quelle forme donner à la vie?


 

L'éducation?

Quel est le but de l'éducation? Et comment devenir quelqu'un de bien? Sont des questions qui se rejoignent. Que faire de soi?

La vertu est utile car il faut connaître le bien pour le viser. Mais toute éducation ne vise pas la vertu et toute connaissance n'a pas nécessairement valeur morale.

EDUCATION (modification de l'individu) # INSTRUCTION (pas de modification morale)

Pour Platon, on peut avoir 2 conceptions différentes. Cependant, tout connaissane est une forme d'excellence, même la connaissance qui vise l'acquisition d'une richesse. Le savoir-faire même commercial a une valeur mais il est insuffisant car il faut savoir faire dans l'optique de la justice.

En quoi consiste l'éducation? Quelles sont les conséquences?

Pour bien savoir faire quelque chose, il faut commencer petit = prendre des habitudes = être modifié.

Un enfant est un être désordonné donc il faut l'informer (lui donner une forme)

Une habitude est une disposition à agir d'une certaine façon, on l'acquiert en faisant ou en subissant, ainsi une expérience peut engendrer une habitude.

L'enfant doit s'entrainer à savoir faire, et le jeu doit être utilisé dans un but éducatif. C'est l'éducation qui doit donner le goût de bien faire. L'éducation morale est différente de l'apprentissage technique.

La politesse est importante, selon Platon, c 'est une obligation civique (cf : morale = politique). L'éducation doit amener chacun à être bon citoyen.




Comment se dominer?

Être maître de soi-même implique qu'un même individu est à la fois maître et esclave, 2 personnes en même temps alors qu'il est tout seul > paradoxe. Cela implique une contradiction.

«  Une sorte d'arrangement ordonné, repris-je, voilà ce qu'est sans doute la tempérence : de la maîtrise à l'égard de certains plaisirs et désirs (...) Mais parler d'être « plus fort que soi-même », n'est-ce pas risible? Car celui qui est plus fort qui lui-même doit être aussi, sans nul doute, plus faible que lui-même »

Le principe de contradiction :

«  quelque chose, qui est le même, puisse, sous le même rapport et à l'égard de la même chose, être simultanément les contraires »

C'est la théorie de la bipartition de l'âme. S'il y a plusieurs parties la maîtrise de soi devient possible.

«  Si, en effet, d'un homme en repos, mais qui remue les mains ou la tête, on dit que le même sujet est simultanément en repos, et en mouvement, nous n'estimons pas, je pense, qu'on doive tenir ce langage ; mais qu'on doit dire : il y a quelque chose de lui, ceci, qui est en repos, tandis que cela est en mouvement. »

Autrement dit, une partie est en repos, l'autre en mouvement au sein du même individu.

Mais les différentes parties ne sont pas qualitativement de même valeur :

«  Il est cependant évident pour moi, repris-je, que l'intention de cette formule est de signifier que, dans la personnalité de l'homme, il y a, du côté de l'âme, quelque chose d'intérieur qui, pour une part, est meilleur, pour l'autre, pire ; et que, dans le cas où c'est la meilleure part qui a la maîtrise à l'égard de la pire, c'est cela évidemment que siginifie l'expression « être plus fort que soi-même ». »

L'homme est maître de lui-même quand la bonne partie commande à la mauvaise, dans le cas contraire il est intempérant.

Donc, la vertu est la domination du supérieur par nature sur l'inférieur par nature. La maîtrise de soi implique la vertu qui elle-même implique l'ordre.

Un individu est un être indivisible, un tout, mais à l'intérieur, il est composé de plusieurs parties. Ces parties dans un être indivisible sont impossibles sur le plan physique mais cela devient possible avec l'âme qui n'est pas physique.


Plaisir et douleur sont-ils les seuls motifs d'action?

Pour Platon, ce ne sont pas les seuls possibles.

  • Pour Platon, si la sensibilité est le seul moteur de l'action alors on agit sans la raison.

Pour Platon, la raison doit commander à la sensibilité, si c'est l'inverse = désordre de l'âme = injustice = faute.

Par exemple, le vin empêche la commande d'or d'agir car il avive les désirs et plaisirs, mais aussi les douleurs, il fait partir le produit de la raison.

Spontanément nous ne sommes pas apte à agir par la raison, commes les enfants.

Le vieillard et l'homme ivre peuvent retomber en enfance, ils ne sont alors plus capables de faire régner en eux la raison.

Cependant comment la raison, qui est souple, peut-elle dominer plaisir et douleur qui sont plus puissants?

Platon repond par l'éducation. Il faut prendre l'habitude de se comporter conformement à la raison. La raison doit utiliser le plaisir et la douleur comme des alliés.

« Le calcul rationnel est beau mais doux en ce qu'il n'use pas de contraintes donc il a besoin d'aide pour opérer sa traction affin d'assurer en nous la prédominence de l'or sur les autres matériaux »

Publié dans Philosophie

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